C'est par une nuit glaciale et dénuée de vie que je naquis, ma mère se sacrifiant pour me permettre de grandir, son dernier soupir laissant place à mon premier cri. Je fus élevé par d'anciennes croyances me venant de mon père, grand nécromancien des terres de l'est, qui m'enseigna le fondement même des forces obscures. Très vite je developpai une certaine habilité à user de magie noire, mais je ne pouvais malheureusement pas contrôler cette force maléfique ce qui fit de moi un monstre au sein de mon peuple et le bannissement qui suivit la pendaison de mon père pour hérésie n'a fait que ressortir plus le côté obscur qui sommeillait jusqu'à alors en moi. Ma haine envers les hommes était telle qui je décidai, par ce qui me restait de conscience humaine, de m'exiler dans un endroit désolé où je ne nuirais plus à personne. Cet exil m'a conduit jusqu'au terres sauvages de Zelata, que je savais assez vastes pour m'y cacher, cette coupure avec le monde extérieur, cette solitude qui chaque jour me transformait fit de moi un être à deux facettes, l'une humaine si l'on puis dire et l'autre une chose indescriptible venu d'un temps oublié qui resurgit pour exprimer son courroux à la terre entière.
Je sentais que le mal grandissait, il me fallait tenter quelque chose ou il allait me dévorer à jamais mais je ne pouvait retourner dans le monde des hommes, la haine que j'éprouvais pour eux était telle que je deviendrais pour de bon une créature démoniaque. Je sautai donc de la falaise où j'avais trouvé refuge, je me résignai à donner ma vie pour préserver celle des autres, mais la mort ne vint pas, comme si le mal lui-même me protegeait de cet acte désesperé, j'heurtai le sol avec violence et je me relevai sans aucune égratinure. Depuis ce jour, la force obscure ne réapparu plus. Peut-être est-ce que je me raccrochais trop à la vie, à cette vie d'humiliation, de crainte à mon égard et de regards méprisants? Peut-être. Le mal existe en ce monde, et le savoir m'a sans doute sauvé, je n'étais pas le mal, seulement une de ses innombrables formes.
Alors que je purifiais ce monde en pourfendant quelques vils némédiens, une silhouette s'approcha de moi et dit d'une voix forte:
-Salut à toi Thyreos, je me nomme Dolan, veux-tu te joindre à nous afin de protéger ce monde du mal?
C'était la première fois qu'un homme m'adressait la parole depuis tant d'années! Cette voix qui impose le respect, respect que lui-même a envers le roi Conan, et ce fut avec plaisir que j'acceptais sa demande et lui répondit:
-Je suis Thyreos, templier noir et serait plus qu'honoré de rejoindre tes rangs.
Et c'est ainsi que commença la véritable histoire qui forgera notre légende...